Rêve de
Mathématicien : tenir l'Infini au creux de sa
main... C'est ce que semble faire ce
Bodhisattva
en terre cuite. Ou serait-ce une
analemme?
A moins qu'il n'ait découvert la
lemniscate
bien avant
Jakob Bernoulli (1694)!... On n'osera pas supposer: la
courbe de Watt,
qui elle aussi se présente sous la "forme grossière" d'un 8, tout
en étant algébriquement plus compliquée (de degré 6) que celle de
Bernoulli (de degré 4). Le dictionnaire de l'Académie, ainsi que le
grand Robert en 7 volumes, se limitent, un peu curieusement, à la
défintion géométrique: "le produit des distances à deux points fixes
est constant". Excellente... mais c'est seulement celle de Bernoulli
.
Or, il y en a de nombreuses: voir sur
Wikipedia, ou sur le
site Mathcurve de Robert Ferréol.
Représenter l'infini par un "8 couché"
était déjà courant chez
Fermat et
Descartes, selon
Édouard
Lucas (
Théorie
des nombres, tome I, 1901) [
source].
C'est toutefois John
Wallis qui en a
popularisé l'usage, dès son
Traité des Sections
Coniques (1655), puis dans son
Arithmétique de
l'Infini (1665). [
source]
Des spécialistes de l'Art
Bouddhique, consultés, ne voient pas de signification
symbolique ou spirituelle
particulière à cet objet, simple couronne de
fleurs...
Pourtant, la plupart du temps, une couronne est
présentée
sous sa forme circulaire (pour ne pas dire
torique!), et non "repliée" de la sorte: le
Mathouriste espère
toujours un supplément
d'enquête...
Ce qui nous reconnecte à la lenmniscate par l'origine du mot: entré
dans la langue française en 1755 (l'Encyclopédie), il est issu de
l'adjectif latin
lemniscatus: "orné de lemnisques", les
lemnisques (mot issu du grec) désignant les rubans attachés aux couronnes des vainqueurs, ou des participants à un banquet!
Quoiqu'il en soit, ceux qui développèrent cet
étonnant
art
Gréco-Bouddhique du
Gandhara
et les Mathématiciens garderont en commun une même
quête de la beauté!